Mon fils, à la fleur de l'âge, 34 ans,après révolte et longue tourmente,se penche sur les mots.De tout mon coeur, je lui souhaiteune paix démontrant la force de ses reflexionsqui éloignera doutes et désarrois.
MA MORTE VIVANTE Dans mon chagrin, rien n'est en mouvementJ'attends, personne ne viendraNi de jour, ni de nuitNi jamais plus de ce qui fut moi-mêmeMes yeux se sont séparés de tes yeuxIls perdent leur confiance, ils perdent leur lumièreMa bouche s'est séparée de ta boucheMa bouche s'est séparée du plaisirEt du sens de l'amour, et du sens de la vieMes mains se sont séparées de tes mainsMes mains laissent tout échapperMes pieds se sont séparés de tes piedsIls n'avanceront plus, il n'y a plus de routeIls ne connaîtrons plus mon poids, ni le reposIl m'est donné de voir ma vie finirAvec la tienneMa vie en ton pouvoirQue j'ai cru infiniEt l'avenir mon seul espoir, c'est mon tombeauPareil au tien, cerné d'un monde indifférentJ'étais si près de toi que j'ai froid près des autres.
LAISSEZ-MOI Je me suis laissé blesser, amocher, esquinter par ces jeux de regards que j’ai tant de mal à dominer.Ce jeu qui semble émerveiller tant de personnages.Une femme avait su le faire vivre avec brio.Elle l’avait transformé en humour noir.Mais avec ma trop grande tendance à vouloir m’adapter, je me suis fourvoyé !Je me suis laissé blesser, amocher, esquinter par ces adultes qui anticipent trop promptement sur ce monde qu’ils tiennent tellement à s’approprier !Je me suis laissé blesser, amocher, esquinter par le monde du travail où pour ne pas perdre du temps il faut seulement être surtout productif.Comme si l’obligation de remonter le temps était pertinente ! Je me suis laissé blesser, amocher, esquinter par les alcools d’or qui enivrent la plume du poète, mais nous fait craindre la morsure du serpent.Je me suis laissé blesser, amocher, esquinter par les méandres d’une vie qui avec talent ont su me réduire à néant.C’était pourtant facile, me disaient-ils.Mais moi !Je n’ai pas encore appris à apprivoiser la simplicité.